Au Sénat
Lutter contre la désertification médicale : une priorité
Serge Mérillou, Sénateur de la Dordogne
Le 10 décembre 2022
Mes collègues socialistes, écologistes et républicains et moi-même avons présenté, dans l’hémicycle, une proposition de loi visant à lutter contre la désertification médicale.
Il y a urgence car la pénurie de médecins généralistes est un fléau dans nos territoires ruraux, la Dordogne comprise, mais également dans certains quartiers urbains. 30 % de la population vit dans un désert médical. 6 millions de Français n’ont pas de médecin traitant. Plus de 8 millions ne peuvent consulter plus de deux fois par an, faute d’un praticien suffisamment proche de chez eux.
Face à cette situation intenable, nous avons proposé :
une année de professionnalisation dans les déserts médicaux pour les médecins généralistes en fin de formation, après l’internat. Cette mesure permettrait de déployer 4 000 jeunes médecins généralistes dans les zones sous denses, soit en moyenne 40 médecins par département et y favoriser leur installation.
la généralisation des cabinets pluriprofessionnels (médecins, infirmiers, assistants médicaux…) pour dégager du temps médical aux médecins et mutualiser les savoir-faire et les compétences.
l’obligation de garde pour les médecins libéraux pour décharger les urgences hospitalières des « petites urgences ».
le conventionnement sélectif pour les médecins libéraux : dans des zones avec de nombreuses offres de soins, un nouveau médecin libéral ne pourrait s’installer en étant conventionné à l’assurance-maladie que lorsqu’un médecin libéral de la même zone cesserait son activité.
le rééquilibrage des conditions de cotisations sociales, des garanties de revenu et de l’aide à l’installation afin qu’ils bénéficient de la même manière aux médecins libéraux qu’à la médecine salariée et donc aux employeurs des médecins salariés.
Malheureusement, notre texte a été rejeté par la majorité sénatoriale qui, une fois de plus, fait obstruction à des mesures de bon sens qui permettraient d’améliorer concrètement l’offre de soins de notre pays.