Au Sénat

Audition d’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt

Serge Mérillou, Sénateur de la Dordogne

Le 6 novembre 2024

En commission des Affaires économiques, nous avons auditionné Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt. Elle a présenté les grandes lignes de son action pour soutenir un secteur agricole en crise. Face aux tensions économiques, elle a annoncé des mesures d’urgence et la reprise du projet de loi sur la souveraineté alimentaire et le renouvellement générationnel (PLOA). Il sera examiné en séance publique au Sénat à partir du 14 janvier et passera en commission à partir du 11 décembre.

Le budget 2025 du ministère est un autre axe clé de son intervention, avec un effort de 115 millions d’euros pour faire face aux crises et préserver les marges de manœuvre face aux aléas. Mais, concernant les aides d’urgence pour la trésorerie des exploitations, les prêts proposés à court et long terme ne convainquent pas tous les acteurs, notamment parce qu’ils ajoutent des dettes à des exploitations déjà fragilisées. Les syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs ont salué ces initiatives, mais il les agriculteurs attendent une meilleure valorisation des produits pour des revenus stables, plutôt que des aides temporaires. Les prêts garantis par l’État ont montré leurs limites, notamment pour la viticulture, qui en a déjà largement bénéficié sans pour autant sortir de la crise.

Face aux inquiétudes de nombreux agriculteurs Français concernant l’accord Mercosur, la ministre a souligné la volonté de la France de maintenir des « clauses miroirs » qui imposeraient aux importations de respecter les normes de production européennes. Mais la ministre a admis que la France est isolée dans ses tentatives de construire une « minorité de blocage » au sein de l’Union européenne : « Le droit de veto, on y travaille activement mais honnêtement c’est très difficile de pouvoir se prononcer, la France est isolée ».

Enfin sur la question de la forêt, la ministre de l’Agriculture a confirmé que le gouvernement envisage de réduire le plafond d’emplois du CNPF (Centre national de la propriété forestière) dans le cadre du PLF pour 2025. Cette réduction contraste nettement avec les nouvelles missions qui lui ont été attribuées par la loi du 10 juillet 2023, visant à renforcer la prévention et la lutte contre les risques d’incendie. Je veillerai à ce que cette réduction soit supprimée.