En Dordogne

Cérémonie de voeux des sénateurs, Trélissac

Serge Mérillou, Sénateur de la Dordogne

Le 6 janvier 2025

Il est une tradition à laquelle je suis attaché : la cérémonie de voeux aux élus de Dordogne. C’est ainsi qu’avec ma collègue Marie-Claude Varaillas, nous avons accueilli 150 élus locaux au foyer socio-culturel de Trélissac. Vous trouverez ci-dessous le discours que j’ai prononcé à cette occasion.

Je tiens à remercier Francis Colbac, maire de Trélissac, pour son accueil chaleureux dans sa commune, Germinal Peiro, président du Département et Christelle Druillole, ma suppléante, pour leur présence à nos côtés et les élus qui ont répondu favorablement à notre invitation.

Je remercie également l’ESAT Osea pour la qualité de l’apéritif dînatoire proposé ainsi que Château Le Raz pour ses vins.

 

Discours :

Monsieur le Maire de Trélissac,

Monsieur le Président du Conseil départemental,

Mesdames et Messieurs les conseillers régionaux, départementaux,

Mesdames et Messieurs les Maires,

Mesdames et Messieurs les adjoints, les conseillers intercommunaux et municipaux

Mesdames et Messieurs les élus,

Chère Marie-Claude,

 

Cest avec un grand plaisir que nous vous accueillons aujourdhui pour cette cérémonie des vœux en lhonneur de cette nouvelle année

Je veux tout dabord vous rendre hommage, vous, les élus qui êtes le premier rempart de la démocratie. Je sais que cest vous que les citoyens interpellent en premier et ils ne sen privent pas. Quels que soient les sujets, y compris ceux qui ne relèvent pas de votre compétence !

Vous ne comptez pas vos heures et vous vous impliquez au service des périgourdins.

  • Sans vous, les écoles ouvriraient elles le matin ?
  • Sans vous, est-ce que les crèches fonctionneraient ?
  • Sans vous, quel serait le lien social avec les ainés, les jeunes, les plus précaires dentre nous ?
  • Et on pourrait citer bien dautres services à la population…

Cest pourquoi, je souhaite que la proposition de loi sur le statut de l’élu, qui porte de nombreuses mesures concrètes et que nous avons votée au Sénat, fasse son chemin le plus rapidement possible à lAssemblée nationale. Elle prévoit notamment une réévaluation du régime indemnitaire du maire et de ses adjoints, des dispositions sur la sécurité des élus, sur la conciliation entre mandat et vie professionnelle dune part, et vie personnelle dautre part et enfin sur la sortie du mandat.

Je suivrai aussi de près la mise en application de la loi revalorisant les statuts des secrétaires de mairie, ces colonnes vertébrales des municipalités rurales qui, bien souvent, nont pas la rétribution quelles méritent. Nous, parlementaires, avons le devoir daméliorer votre statut, en regard du rôle fondamental que vous jouez pour préserver le lien de proximité avec les habitants de nos territoires.

Cest pour cette raison que je voulais vous dire, aujourdhui, sincèrement, un grand merci. Merci pour votre implication en faveur des périgourdins et du Périgord.

Je souhaite également que nous ayons une pensée pour les élus qui nous ont quittés cette année ou qui, fatigués, ont quitté leur mandat momentanément ou définitivement.

 

Mesdames et Messieurs, voilà désormais, une nouvelle année qui commence !

Lannée 2024 a été le moment de grandes joies comme laccueil des Jeux Olympiques et Paralympiques, le passage de la flamme dans notre département  ou la réouverture de Notre Dame de Paris.

Elle fut aussi, disons-le, sur le plan politique, une année chaotique, incertaine, notamment au niveau national, avec :

  • 3 300 milliards d’euros de dettes ;
  • 4 premiers ministres ;
  • Une dissolution de l’AN, un gouvernement censuré ;
  • Pas de budget renforçant linquiétude des acteurs économiques,
  • un déficit abyssal des finances publiques dont les collectivités ne sont en rien responsables

Je fais le vœu que cette année 2025 – elle ne sera pas calme, ça jen suis sûr – soit une année utile pour notre département comme pour notre pays.

Les défis sont nombreux !

 

A l’échelle européenne, la France doit retrouver toute son influence et même sa puissance.

Il est inacceptable que la présidente de la Commission européenne, Ursula Van Der Leyen, ait signé laccord de libre-échange entre lUnion européenne et le MERCOSUR, faisant fi de lopposition de la France et dautres pays inquiets pour notre agriculture européenne, pour la protection de lenvironnement et la santé des consommateurs.

Cest ce que je lui ai indiqué dans un courrier à mon initiative et co-signé par 52 collègues sénateurs socialistes.

  • Comment nos agriculteurs, déjà fragilisés, pourraient-ils subir la concurrence de fruits et légumes cultivés avec des pesticides interdits en France depuis les années 80 ?
  • Comment les éleveurs pourraient-ils rivaliser avec leurs concurrents utilisant une hormone de croissance interdite dans l’UE ?

La bataille nest pas finie : laccord doit désormais être ratifié par les Etats-membres. 

 

A l’échelle nationale, notre agriculture est déjà profondément fragilisée.

Jalerte, depuis un certain temps déjà, sur laffaiblissement de notre production nationale par rapport à nos voisins européens qui, progressivement, insidieusement, prennent notre place dans lassiette des Français. Cette évolution ne fait, malheureusement, quempirer.

C’est pourquoi, il nous faut aller vite concernant le projet de loi d’orientation agricole comme sur les mesures dont vont bénéficier les agriculteurs dans ce nouveau budget : il faut répondre aux inquiétudes exprimées.

Elles sont  vives, elles sont réelles.

En effet, comment imaginer notre département sans agriculteurs ?

Depuis de nombreuses générations, nos paysages sont façonnés et entretenus par les élevages et les cultures.

 

Mais aujourdhui, les difficultés rencontrées par lagriculture impactent aussi bien lamont que laval, pourtant pourvoyeur de nombreux emplois :

  • Comment vendre du matériel agricole à des agriculteurs dans des filières en crise ?
  • Comment commercialiser les produits de la filière gras déjà mise à mal plusieurs années de suite (entreprise Rougié)
  • Comment les organismes économiques, et notamment nos coopératives, peuvent-ils tenir entre les difficultés de leurs adhérents et la concurrence déloyale de nos voisins et les excès de règlementations ?

Notre département a, jusqu’à présent, réussi à garder la tête haute grâce à la combinaison de 2 modèles complémentaires dagriculture :

  • Une agriculture dite vertueuse avec le « bio » qui trouve une valorisation reconnue dans notre département au travers des cantines des collèges et des circuits courts, donnant ainsi un nouveau sens au métier d Cette initiative du Conseil départemental est reconnue au niveau européen : de nombreux pays sont venus visiter ces réalisations pour les reproduire chez eux ;
  • Une agriculture conventionnelle, tout en étant vertueuse, qui répond aux besoins de masse : nourrir la

La combinaison de ces deux systèmes contribue à entretenir nos paysages qui sont, avec le patrimoine, le socle de notre tourisme. 

 

Nos constructions sont également menacées par le changement climatique et les catastrophes naturelles et notamment le retrait/gonflement des argiles qui touche plus d’une commune sur deux dans notre département.

Les critères de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle ne sont pas adaptés à la gravité de la situation.

Le Sénat a voté, à l’unanimité, le 29 octobre dernier, une proposition de loi Lavarde, qui est une avancée car elle permet de pérenniser les systèmes assurantiels par une prime spécifique cat/nat dès ce 1er janvier 2025 et de rééquilibrer les rapports entre assurés et assureurs, une garantie d’indépendance des experts.

Je continuerai à me battre sur ce sujet là comme je le fais depuis 3 ans. Début décembre, j’ai d’ailleurs interpellé le ministre de l’Intérieur pour souligner l’importance de revoir les critères de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.

 

Dans notre département, il y a aussi un tissu industriel et artisanal composé notamment de pépites en phase de développement.

Je nen citerai que quelques exemples :

  • Dans le domaine de la santé animale, le 5ème acteur mondial ; le laboratoire CEVA, a inauguré, en octobre, sa nouvelle plateforme logistique européenne de pointe à Montpon-Ménestérol dont ambitionne de faire son premier site logistique en Europe ;
  • À Boulazac, RUBICUIR, que nous avons visité en début dannée avec les élus du Grand Périgueux, va sagrandir avec un nouveau bâtiment pour améliorer les conditions de travail et surtout acquérir des machines à coupe numérique ;
  • Le site de SELP, à Mareuil en Périgord, va augmenter ses capacités de stockage de 1 600 m2 cette année, pour ses cartes numérisées. Le groupe réalise 70 % de son chiffre daffaires à lexport ;
  • C’est la même démarche pour la société installée à Val de Louyre-Caudeau, la société FEDD, entreprise spécialisée dans la fabrication de cartes électroniques qui a inauguré récemment un bâtiment de 3 000 m2.

Et ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres.

Vous le voyez, nos entreprises, et notamment nos TPE et PME avancent, innovent, exportent. Je crois à leur succès pour peu que des avancées notables en termes de coût de l’énergie puissent être effectives dès 2025.

Il faut le rappeler : pour permettre lembauche, contenir linflation, stimuler lactivité économique et, en fin de compte, renforcer la compétitivité de nos entreprises, nous devons maîtriser les coûts de l’énergie. Le nucléaire historique a été, à cet égard, un atout majeur pour la France, et je soutiens donc sa relance.

Il est toutefois essentiel que la régulation des tarifs de l’électricité permette l’émergence dun prix juste pour nos entreprises, afin d’éviter les distorsions de concurrence avec les pays étrangers.

Jy veillerai lors de la mise en place du mécanisme qui succèdera à lARENH à la fin de lannée.

 

Je me dois d’ajouter un mot sur la crise du logement, qui frappe durement notre pays, et particulièrement la Dordogne. Je mesure pleinement les obstacles auxquels vous, élus locaux, êtes confrontés. Ici, en Dordogne, la situation est particulièrement alarmante, avec une explosion des besoins, trois fois supérieure à la moyenne nationale.

Face à cette urgence, j’ai soutenu les amendements défendus par mes collègues socialistes dans le cadre du budget 2025, visant à renforcer les moyens alloués à l’investissement des bailleurs sociaux. Relancer la production de logements sociaux est une priorité nationale absolue. Je m’engage à suivre de près ces dispositions et à les défendre pour qu’elles soient pleinement intégrées et appliquées dans le prochain budget.

 

A l’échelle locale, nous devons rester mobilisés pour défendre les collectivités.

L’Etat  n’est pas au rendez-vous vis-à-vis des collectivités territoriales.

Nous assistons à l’éclatement des finances locales par la réduction des possibilités de recettes (suppression de la TH et CVAE) et le mécanisme du coefficient correcteur qui se traduit par une perte financière de 56 millions d’euros payés par les contribuables du département et qui remontent au national pour servir de péréquation à des territoires urbains (on prend aux plus pauvres pour donner aux plus riches).

La fiscalité directe, et donc le pouvoir de fixer les taux, n’existent quasiment plus alors que les dépenses ne cessent d’augmenter, provoquant un effet délétère pour les territoires et les habitants.

 

Enfin, de bonnes nouvelles tout de même pour nos services publics et la désertification médicale avec, notamment, la rénovation intégrale des urgences de Périgueux. Comme cela a été annoncé le 10 décembre par lARS, plus de 19 millions deuros vont être investis au sein de lpital de Périgueux. Cela va permettre d’améliorer la prise en charge des patients aux urgences et d’avancer vers une forme de mutualisation des urgences dans le département afin de réduire au maximum les périodes de fermeture.

Cependant, je n’oublie pas les défis majeurs auxquels sont confrontées les urgences et la maternité de Sarlat. La désertification médicale continue de frapper durement notre territoire et je reste pleinement mobilisé sur ce sujet au Sénat.

Depuis le 1er janvier, les dentistes ne pourront plus sinstaller dans les zones surdotées comme Paris, Lyon ou Strasbourg à moins qu’il y ait un départ à la retraite : cest un vrai changement pour les règles dinstallation des chirurgiens-dentistes. Il doit permettre de lutter contre les déserts dentaires comme lest une grande partie de la Dordogne. Je souhaite que cette mesure de bon sens qui concerne déjà les infirmiers, les sages-femmes, les pharmaciens, concerne demain les médecins.

Il ne s’agit pas de nier les difficultés économiques qui sont réelles ou le climat politique national qui sont anxiogènes. Mais il est important de nous attarder également sur les bonnes nouvelles pour continuer à nous battre et faire avancer notre beau département.

 

Cest également mon souhait au Sénat.

Je suis au service de la Dordogne : je suis donc l’élu de toutes et tous sans exception.

Mes convictions politiques sont claires et connues. Elles constituent ma colonne vertébrale idéologique mais saccompagnent dun profond respect pour celles et ceux qui ne pensent pas comme moi.

Face aux incertitudes actuelles au niveau national, tout en restant fièrement socialiste, je ferai, ou soutiendrai, des propositions constructives et pragmatiques  tout au long de la session parlementaire sur tous les sujets.

Je suis dans une démarche de dialogue et de respect mutuel.

Ce qui mintéresse cest de :

  • Faire avancer notre département ;
  • Protéger nos agriculteurs et nos entreprises ;
  • Relancer nos services publics comme la santé et l’éducation ;
  • Restaurer une justice fiscale et sociale dont nous avons tant besoin ;
  • Avancer sur des sujets concrets comme les CAT/NAT, lusage de leau, les forêts, le ZAN etc…

Cest d’ailleurs pourquoi, je mènerai une mission avec ma collègue centriste Anne-Catherine LOISIER, présidente du groupe de travail « Forêt » dont je suis Vice-président, pour un rapport détaillé et des propositions sur la filière bois-forêts pour le compte de la commission des affaires économiques.

 

Je suis toujours disponible pour échanger avec vous, écouter vos inquiétudes, vos propositions, connaître également ce qui marche dans votre territoire pour, peut-être, demain, le dupliquer dans dautres ?

N’hésitez pas à me contacter ou à contacter Juliette, ma collaboratrice en Dordogne, mes collaborateurs à Paris Paul-Eliott et Thibault mais aussi Nell, en stage au sein de l’équipe, et qui effectuent un travail absolument remarquable ! Je les remercie.

Je tiens aussi à remercier ma suppléante, Christelle Druillole, pour son implication tout au long de l’année.

 

Enfin, je tiens à vous souhaiter une belle et heureuse année 2025.

Une année de réalisation, d’entraide, de succès dans vos projets pour vos mandats respectifs.

Une année de joie, de santé, de partage pour vous et pour vos proches.
Une année de progrès pour la Dordogne, ce territoire que nous avons en partage et en affection.

Je vous remercie.

 Seul le prononcé fait foi